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Attention à l'utilisation des HE

Les huiles essentielles agissent beaucoup parce qu’elles sont très concentrées. Songez qu’il faut pas moins de 150 kilogrammes de lavande pour obtenir 1 litre d’huile essentielle !

Des intoxications en augmentation

Les chiffres sont difficiles à trouver mais le nombre d’intoxications liées à une mauvaise utilisation des huiles essentielles, quoiqu’encore faible, est en nette hausse. Ce n’est pas illogique si l’on considère le regain d’intérêt pour ce mode de soin que beaucoup de gens redécouvrent.

En Suisse, entre 2014 et 2016, les signalements ont augmenté de 8 %. En France, selon le Centre anti-poison (CAP) des Hauts-de-France, le nombre d’intoxications aux huiles essentielles est passé de 18 à 141 par an entre 2000 et 2015, rien que dans cette région.

La majorité des cas concerne des enfants, et souvent il ne s’agit pas de la conséquence de soins mal adaptés, mais d’une ingestion involontaire. Les huiles essentielles qui sont le plus souvent en cause : la lavande et l’eucalyptus.

Pourquoi les huiles essentielles peuvent être dangereuses ?

Elles ne sont dangereuses que si l’on sert mal. Voici quelques conseils pour éviter tout désagrément.

Certaines huiles peuvent être irritantes pour la peau ou pour les muqueuses. On dit qu’elles sont dermocaustiques. Il faut donc éviter de les mettre au contact direct de la peau quand elles sont pures.

Voici une liste non exhaustive des huiles essentielles concernées : si vous les mettez pures sur la peau, elles peuvent vous brûler.

  • Oignon

  • Ail

  • Moutarde

  • Menthe poivrée

  • Origan de Grèce et origan compact

  • Thym à thymol

  • Verveine

  • Aneth

  • Estragon

  • Basilic tropical

  • Eucalyptus à cryptone

  • Girofle

  • Lemongrass

  • Sarriette des montagnes.

  • Ajowan

  • Et toutes les huiles essentielles issues de la cannelle

Ces huiles essentielles seront systématiquement diluées dans une huile végétale, ce qui neutralise cet effet irritant.

À diluer aussi, certaines huiles qui peuvent être irritantes ou allergisantes, notamment lors d’un usage prolongé.

Voici quelques huiles concernées.

  • Bergamote

  • Carvi

  • Cèdre de l’atlas et de l’Himalaya

  • Citron et citronnelle

  • Cumin

  • Eucalyptus mentholé

  • Gaulthérie couchée

  • Orange

  • Laurier noble

  • Pin sylvestre

  • Persil

Si vous avez appliqué par mégarde des huiles irritantes ou dermocaustiques sur votre peau, sur une muqueuse, ou bien dans l’œil, plutôt que de rincer, essayez d’abord de l’éponger le plus rapidement possible. Pour cela, appliquez abondamment une huile végétale sur la surface concernée et absorber le surplus avec un papier absorbant.

Les huiles de la famille des phénols, présentent un double risque toxique, la dermocausticité mais aussi l’hépatotoxicité : elles peuvent nuire au foie.

Attention à :

  • l’Ajowan à thymol ;

  • la Bay de Saint-Thomas ou giroflier ;

  • le carvacrol des origans, thymol et carvacrol des thyms

Par prudence, lorsqu’on les utilise, on peut combiner ces huiles à une autre qui protège le foie, comme la carotte, ou la livèche.

Un autre risque, notamment l’été, est la photosensibilité : le risque d’interférence entre l’huile essentielle appliquée sur la peau et les rayons ultraviolets, qui peut occasionner des brûlures.

Attention : la présence des huiles essentielles sur la surface de la peau est durable. ll faut éviter une exposition aux ultraviolets pendant au moins 8 heures après les avoir appliquées.

Sont concernées notamment :

  • l’angélique ;

  • l’estragon ;

  • la lavande ;

  • la cannelle de Chine et de Ceylan ;

  • les essences d’agrume.

Quelques huiles essentielles peuvent irriter les reins (huiles de pins et sapins, de genévriers, de santal blanc). Il faut les utiliser sur des périodes de 10 jours maximum.

Enfin, un cas qui mérite vigilance : le camphre (ou bornéone). Si elle a des propriétés antalgique, myorelaxante et décongestionnante, cette huile essentielle est aussi neurotoxique. Elle est strictement contre-indiquée chez le nourrisson de moins de 30 mois ou encore chez le sujet épileptique, et déconseillée avant 6 ans.

Comment éviter tout risque ?

Ne soyez pas découragé par ces listes de dangers potentiels.

Si vous respectez ces quelques règles simples, vous limiterez les risques.

Respectez bien les dosages et les conseils d'application de chaque huile essentielle que ce soit avant une application sur la peau, une inhalation ou une prise orale.

Respectez les durées de traitement, notamment pour les huiles avec des risques pour le foie ou le rein.

N'appliquez jamais une huile essentielle sur ou autour de vos yeux, dans les oreilles ou dans le nez, ni sur les muqueuses anales ou vaginales.

Même avec de bonnes connaissances, l’automédication est fortement déconseillée pour les femmes enceintes ou allaitantes, les nourrissons, les sujets asthmatiques, allergiques, épileptiques, insuffisants hépatiques ou rénaux, et les personnes sous traitement médicamenteux.

Soyez également prudents avec les animaux. Testez leur réaction aux huiles comme vous le feriez pour vous. Et je déconseille l’usage des huiles essentielles avec les chats.

Comment savoir si vous êtes sensible à une huile essentielle avant de l’utiliser ?

Les aromathérapeuthes ont l’habitude de déterminer les qualités des huiles essentielles en les reniflant ou en les goûtant. À moins d’être déjà spécialiste, je vous le déconseille.

Il existe un moyen simple et non dangereux de déterminer si une huile essentielle peut être irritante pour vous. Testez dans le pli du coude ou du poignet, des endroits où l’huile pénètre très vite puisque la peau est très fine.

Mettez une goutte d’huile essentielle diluée dans une cuillère à café d’huile végétale, posez une goutte sur la peau, et observez au bout d’une heure. Si votre peau réagit, n’utilisez pas cette huile.

Attention : ne réalisez pas ce test avec les huiles essentielles dermocaustiques ou irritantes. Nous y sommes tous sensibles !

Si vous n’êtes pas encore aguerri, commencez par toujours utiliser les huiles essentielles diluées dans une huile végétale. Cette dilution ralentit leur absorption, certes, mais améliore la tolérance de la peau. C’est une bonne manière d’apprendre à vous en servir.

Et bien sûr, la dilution dans une huile est indispensable pour les huiles essentielles irritantes (notamment les essences d’agrumes et de conifères, les huiles essentielles citronnées et toutes les huiles essentielles de basilic).

Que faire en cas d’intoxication ?

Je me contente ici de vous indiquer les recommandations des centres anti-poisons.

En cas d’ingestion : ne pas faire vomir, ne pas donner de lait.

Que l’enfant ait ingéré des huiles concentrées ou diluées, qu’il ait juste mis les mains à la bouche ou bu le flacon, pas d’hésitation : appelez le centre antipoison.

En cas de projection oculaire ou cutanée : rincez abondamment et téléphoner au centre antipoison.

Je ne vais plus rien oser faire !

Au contraire. Ne vous laissez pas impressionner par ces mises en garde. Les huiles essentielles agissent sur notre santé, il est donc normal qu’il faille les manipuler avec prudence.

Lorsque c’est le cas, elles sont une source naturelle de bienfaits sans limites !

Le mieux c'est que vous soyiez accompagné d'un spécialiste.

meilleur moyen de découvrir des huiles essentielles, des conseils pratiques sur la manière de s’en servir dans votre cas particulier, et c’est toujours l’occasion de rencontrer des gens intéressants.

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